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jeudi 15 octobre 2009

Oldies But Goodies : The Kinks - Something Else (1967)

Les Kinks, c'est comme les Beatles ou les Stones : si on avait pour l'instant soigneusement évité d'en parler, c'est pour la simple raison que l'on souhaitait prendre notre temps tout ayant déjà été dit sur ce formidable groupe anglais.
Car comme vous le savez sans doute tous, la bande à Ray et Dave Davies, Peter Quaiffe (basse) et Mick Avory (batterie) est certainement l'un des plus grands groupe des années soixante. Pour l'amateur éclairé (ou non) l'ensemble de leur discographie entre 1964 et 1969 est à se procurer. Seuls les Beatles et les Stones peuvent éventuellement les égaler (Stones) ou les surpasser (Beatles). Voilà pour les poncifs...
Pourtant on ne viendra pas vous bassiner une nouvelle fois avec The Village Green Preservation Society, salué unanimement par la critique comme LE chef d'oeuvre ultime des Kinks. Non que l'on remette en cause ce jugement, mais que malheureusement la notoriété de Village Green empêche de mesurer le pas décisif que fut ce Something Else dans la discographie des Kinks. Un peu comme si on parlait de Revolver sans considérer que Rubber Soul marquait l'apogée des Beatles première formule. Il en est de même avec les Kinks. Ce Something Else est un ovni : alors que tout le monde se met à intégrer des éléments psychédéliques dans son rock ou sa pop, Ray Davies lui poursuit son oeuvre, affine ses compositions et se permet d'offrir au monde un chef d'oeuvre de disque pop, baroque voire victorien par moment, poussant la formule déjà décelable sur le précédent opus à son paroxysme. Après ce Something Else, la route est tracée, la voie est libre pour Village Green.
Tout est d'une beauté sans nom sur ce disque, les tubes sont à foison : "David Watts" que reprendra avec bonheur The Jam ou "Waterloo Sunset" évidemment qui avec ses harmonies délicates et ses arrangements classieux sera un des tubes de 1967. Si le groupe maîtrise parfaitement les morceaux aux rythmes enlevés ("David Watts" ou "Tin Soldier Man"), il est également remarquablement à l'aise sur des tempos plus apaisés ("No Return" aux accents bossa, le vaporeux "Lazy Old Sun" ou le vaudevilesque "Harry Rag")
L'album est aussi l'occasion de découvrir un Dave Davies compositeur, et qui place ici une des meilleurs chansons des Kinks ce "Death Of A Clown" qui évoque curieusement un certain Bob Dylan (My makeup is dry and it clags on my chin / Im drowning my sorrows in whisky and gin / The lion tamers whip doesnt crack anymore /The lions they wont fight and the tigers wont roar).
Les textes sont d'une grande qualité, comme à l'accoutumée on a envie de dire, notamment sur ce "Two Sisters", splendide composition où Ray Davies pose un regard que l'on devine à sa voix attendrissant, sur la situation de deux soeurs, l'une mère au foyer jalousant l'autre et ses soirées mondaines (Sylvilla looked into her mirror / Percilla looked into the washing machine / And the drudgery of being wed / She was so jealous of her sister / And her liberty, and her smart young friends / She was so jealous of her sister).
Le talent de compositeur de Ray Davies, ce don pour mettre en musique des scénettes de la vie quotidienne transparaît de chacune des pistes ce ce Something Else. La réédition CD de l'album offre d'ailleurs 8 pistes supplémentaires dont un morceau injustement (à notre avis) écarté de l'album ce "Autumn Almanach" où Ray évoque les rhumatismes d'un jardinier (From the dew-soaked hedge creeps a crawly caterpillar / When the dawn begins to crack / Its all part of my autumn almanac.) mais également d'autres pépites comme "Act Nice And Gentle" ou la très belle ballade "There's No Life Without Love"

Cet album est indispensable pour plusieurs raisons. Tout d'abord il permet de mesurer pourquoi l'on considère Ray Davies comme l'un des plus grands compositeur et parolier des années soixante. Ensuite cet album est une merveilleuse introduction à l'univers si particulier, so british, des Kinks. Enfin, il permet de mesurer l'impact qu'a eu les Kinks sur l'ensemble de la pop anglaise : tous les groupes de pop anglais des décennies suivantes doivent beaucoup aux Kinks et à Ray Davies en particulier.

Frank

Tracklisting :

Side 1 :
1. "David Watts"
2. "Death of a Clown"
3. "Two Sisters"
4. "No Return"
5. "Harry Rag"
6. "Tin Soldier Man"
7. "Situation Vacant"
Side 2
8. "Love Me Till the Sun Shines"
9. "Lazy Old Sun"
10. "Afternoon Tea"
11. "Funny Face"
12. "End of the Season"
13. "Waterloo Sunset"
Bonus tracks (CD remasters)
14. "Act Nice and Gentle"
15. "Autumn Almanac"
16. "Susannah's Still Alive"
17. "Wonderboy"
18. "Polly"
19. "Lincoln County"
20. "There Is No Life Without Love"
21. "Lazy Old Sun" (Unreleased alternate stereo take)





mercredi 23 septembre 2009

Oldies But Goodies : The Dream Syndicate - The Days Of Wine And Roses (1982)

The Dream Syndicate est un groupe américain du début des années 80's, appartenant à ce que l'on a appelé le courant Paisley Underground. Ce courant, initiant la montée en puissance du rock alternatif américain, (dont le nom fut donné par Michael Quercio du groupe Three O'Clock) regroupe différents groupes et musiciens essentiellement de Los Angeles et qui ne se retrouvaient pas dans le paysage musical de l'après punk rock. Soucieux de renouer avec le son des grands groupes sixties, amoureux tant des sonorités psychédéliques que du folk, les groupes du Paisley underground ont initié ce que les américains appelèrent légalement le neo-psychedelia.
Parmi ces groupes, The Dream Syndicate occupe une place à part et ce par le talent et le charisme de Steve Wynn son chanteur-guitariste.
Porté par un duo de guitaristes hors normes (Steve Wynn et Karl Precoda), influencé autant par les Byrds, le Velvet Underground que Television, The Dream Syndicate est sans doute un des plus beaux fleurons du mouvement. Ce premier album so;rti en 1982, Days Of Wine And Roses (nom choisi à partir d'un poème de Ernest Dowson) est à cet égard, un coup de maître, un authentique chef d'oeuvre.
L'album s'ouvre sur ce qui deviendra un des chevaux de bataille du groupe sur scène, l'indispensable "Tell Me When It's Over" où s'affirme la fascination, notamment dans le jeu de guitares et le rythme du morceau, du groupe pour Creedence Clearwater Revival. Les épileptiques "Definitely Clean", "Then She Remembers" et "Days Of Wine And Roses", rappellent que les leçons du mouvement punk, notamment new yorkais, n'ont pas été oublié tandis que "That's What You Always Say" construit sur une ligne de basse d'une grande efficacité dynamite les codes habituels et fait le pont avec les groupes new wave. La voix de Steve Wynn qui n'est pas sans présenter des similitudes avec Lou Reed contribue à l'ambiance extraordinaire qui se dégage de l'album.
Jouant également par instant avec la saturation (l'intro de "When You Smile"), le groupe ouvre finalement également la voix à nombre de groupes alternatifs américains (Sonic Youth ?).
Le groupe est tout à fait remarquable d'efficacité, de précision et d'énergie. Il faut à ce titre salué le boulot de la section rythmique composé de Dennis Duck à la batterie et Kendra Smith à la basse notamment sur "Halloween" et "Until Lately" modèles de pièces joués sur un mid tempo qui soutiennent la comparaison avec les titres de Marquee Moon de Television.
Preuve que la formation dispose de plus d'une corde à son arc, les musiciens passent avec succès le test de la ballade, sur ce "Too Little Too Late" chanté par Kendra Smith, sans mièvrerie mais avec beaucoup d'émotions.

Ce disque grand oublié des anthologies traditionnelles mérite pourtant que l'on s'y intéresse car il s'agit d'un des plus grands disques de rock and roll enregistré durant cette période honnie (souvent à tord) qu'ont été les années 80's.

Ce disque a par ailleurs fait l'objet d'une superbe réédition en 2001 chez Rhino, les 9 titres de l'album étant proposés remasterisés et agrémentés des 4 morceaux qui composaient le premier EP du groupe, de versions différentes de "Too Little Too Late" et "Definitely Clean" ainsi que les deux morceaux du single 15 minutes.

Un disque incontournable.

Frank aka Mr Rock

L'album est en écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr/#music/the-dream-syndicate/the-days-of-wine-and-roses-80553

Quelques vidéos :



dimanche 26 juillet 2009

Oldies But Goodies : The Byrds - Younger Than Yesterday (1967)

Younger Than Yesterday, sorti en 1967, est le quatrième album d'un groupe alors composé de Michael Clarke (batterie), David Crosby (guitare et chant), Chris Hillman (basse et chant) et Roger McGuinn (guitare et chant).
Après l'échec relatif de Fifth Dimension, notamment du à un boycott des radios qui refusent de passer des "chansons de drogués" (sic), l'enregistrement est assez tendu, les premières dissensions se faisant jour... C'est à cette époque que Crosby passe de plus en plus de temps avec les membres de Buffalo Springfield (Stills et Young...) qui a enregistré l'année précédente leur premier album.
De plus, pour la première fois le groupe se présente sous la formule du quartette, après que Gene Clark est jeté l'éponge (officiellement pour sa phobie des voyages en avion ! A moins que Clark n'accepte que modérément que sa mainmise sur le songwriting du groupe soit mise à mal par Crosby et McGuinn ? )
Le groupe se déchire même sur le choix du tracklisting...(1)

Comme souvent, ces difficultés et ces tensions permettent néanmoins aux membres des Byrds de se transcender... Car l'album apparaît aujourd'hui comme l'album de la maturité des Byrds, et même comme un des joyaux des sixties.

On connaissait les talents de compositeurs de Roger McGuinn et David Crosby mais la surprise vient de Chris Hillman qui s'impose comme le 3e songwriter du groupe profitant de la place laissée vacante par Gene Clark ! Pour rappel à quelques notables exceptions (Beatles, Stones...) la plupart des groupes de l'époque n'avaient en leur sein qu'un compositeur (ou pas du tout)... (2)

L'album explore toutes les genres et part dans toutes les directions, à la croisée des chemins entre passé, présent et avenir. Ainsi pour la quatrième fois le groupe reprend Dylan avec " My Back Pages ", splendide morceau aux superbe paroles (" Ah, but I was so much older then, / I'm younger than that now. " - d'où le titre de l'album). Ce morceau avait été considéré par beaucoup comme dénotant un regard amer de Dylan sur les protest songs du passé, une désillusion, un désenchantement sur un mouvement et un style qu'il a fortement contribué à populariser.
Toujours présent également, le coté psychédélique qui marquait leur précédent enregistrement Eight Miles High notamment sur " CTA-102 " qui se termine sur des gargouillis d'un bébé qui semblent sortis d'un film d'épouvante, les Byrds inversant les bandes pour obtenir cet effet . Ce recours aux bandes inversées, est également utilisé sur " Thought and Words " ou sur l'orientalisant " Mind Gardens " que n'aurait pas renié un Georges Harrison...
L'influence des Fab Four est palpable, notamment sur les compositions de Hillman, " Have You Seen Your Face " et surtout " Thoughts and words " aux choeurs remarquables.
Mais il y est aussi question d'avenir sur ce disque avec les prémisces du country rock qui marquera Sweetheart of the Rodeo notamment sur " Time Beetween " et " The Girl With No Name ".

Difficile de dégager un morceau plus qu'un autre sur ce disque impeccable tant les chefs d'oeuvre sont légion.
Ainsi l'introductif " So You Want To Be A Rock And Roll Star " sur lequel les Byrds se moquent des Monkees et plus largement de l'industrie du disque est 42 ans après sa sortie malheureusement toujours d'actualité... et sera d'ailleurs repris entre autres par Patti Smith et Tom Petty (3).
Sur " Everybody's Been Burned ", le groupe réussit à égaler des artistes comme Fred Neil ou Harry Nilsson renouant quelque peu avec le folk des débuts.

A la croisée donc de toutes leurs influences, mélant folk, country, pop et rock psychédélique, les Byrds réussissent néanmoins à offrir un album d'une grande cohérence malgré l'assemblage hétéroclite qui le compose... et les choix du tracklisting. " It Happens Each Day ", "Don't Make Waves " et le single "Lady Friend" qui apparaissent en bonus sur la version remasterisée attestant de l'énorme potentiel dont disposait les Byrds à l'époque. Malheureusement l'époque en a décidé autrement, et Younger Than Yesterday n'aura qu'un succès relatif empêchant les Byrds d'être reconnus comme l'égal des Kinks, Beatles ou autre Beach Boys.

David Crosby et Michal Clarke partiront durant l'enregistrement de Notorious Byrds Brothers. Gram Parsons rejoindra les membres restant pour un Sweetheart Of The Rodeo, premier véritable album country pour les Byrds. Une page se tourne.

Younger Than Yesterday marque donc l'apogée des Byrds première mouture, à nos yeux la meilleure, même si la période country comporte d'excellents morceaux, plus rien ne sera plus comme avant.

Mr Rock

(1) la version remasterisée mettra tout le monde d'accord en proposant les morceaux écartés à l'époque
(2) Ainsi une compo est signée Hillman / McGuinn, le single, qui ouvre l'album, « So You Want To Be A Rock And Roll Star », 4 pour Hillman, 2 pour Crosby, 2 pour le duo Crosby / McGuinn, 1 McGuinn / Hippard auquel s'ajoute « My Back Pages » signé Dylan.
(3)Patti Smith sur Wave en 1979 et Tom Petty le reprenait régulièrement en live lors de la tournée Southern Accents

L'album est en écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/fr#music/album/111737

mardi 11 novembre 2008

Oldies But Goodies : The Stooges - Raw Power (1973)

Dernier volet de notre tryptique consacré aux indispensables Stooges (commencé ici et ). On avait laissé le groupe à l'agonie, splittant en juillet 1971.
Pourtant alors que personne n'y croyait plus (et certainement pas les médias de l'époque qui à de rares exceptions ont toujours au mieux détesté le groupe), une rencontre va bouleverser de manière irrémédiable non seulement la vie des Stooges mais aussi changer à jamais l'histoire du rock. En effet, lors d'une soirée organisée au Max's Kansas City par sa nouvelle maison de disque RCA, la nouvelle coqueluche du rock anglais David Bowie himself souhaite rencontrer Iggy Pop! Bowie en grand connaisseur de l'underground est un fan absolu des Stooges... Cette rencontre scellera une amitié fluctuante mais jamais démentie entre les deux hommes. Bowie va inciter Iggy Pop a prendre son propre manager, Tony DeFries et à aller en cure de désintox. Une fois Iggy remis sur pied, DeFries s'arrange pour dégoter à Iggy un contrat chez CBS pour deux nouveaux albums... des Stooges !
L'Iguane fréquente assidûment un junkie comme lui, guitariste doué de surcroît, James Williamson, sorte d'anti-thèse de Ron Asheton.
En mars 1972, Iggy et James s'envolent pour Londres afin de répéter et d'enregistrer. Néanmoins après moult essais de musiciens, Iggy se résout à appeler Ron et Scott Asheton, qui acceptent malgré l'humiliation de venir... Pour Ron, l'humiliation sera porté à son comble quand il apprend qu'il devra prendre la basse...
Pour parfaire la situation, des dissenssions apparaissent sur la production de l'album que DeFries souhaite confier à Bowie ce qu'Iggy refuse. Finalement, Bowie mixera et Iggy produira.
De là découlera la plus grande polémique de l'histoire du rock, Bowie mixera l'album en écrasant la basse et la batterie des pauvres frêres Asheton, ne laissant en avant que la guitare de Williamson et la voix d'Iggy mixée tout en aigus... Le résultat est un disque acéré, violent et glacial qui sonne comme jamais rien d'entendu jusqu'alors. La polémique sur la qualité du mixage reprendra en 1997 quand Iggy décide de remixer l'album et de le faire sonner "plus chaud" remettant basse et batterie à leur juste place : il en ressort un album inouï, d'une puissance jamais égalée, un sentiment de liberté inconnu à l'écoute d'un disque de rock'n'roll primal.
On ne va pas céder à notre tour à la polémique mais on dira que l'on préfère artistiquement le mix d'Iggy mais qu'historiquement le mix de Bowie est essentiel car il traumatisera des légions de musiciens en herbe.
Durant l'enregistrement, des tensions se font également jour entre Iggy et DeFries, ce dernier écartant bon nombre de morceaux. Finalement l'album en comportera huit. Mais quels morceaux...
Après un premier album de garage-rock ultime et un disque de ce que l'on appelera du free-punk, les Stooges créé le disque de rock définitif! Pour la première fois le groupe propose des morceaux construits de façon plus classique (et non sur des variations de riff ou de beat comme sur les précédents) mais le tout porté à incandescence, à son paroxysme...
"Search & Destroy" qui ouvre l'album est bâti sur un riff tellurique où l'Iguane déclame ses paroles malsaines : I'm the street walkin' cheetah with a heart full of napalm / I'm a runaway son of a nuclear bomb / I'm a world's forgotten boy. Le morceau donne le ton et met dès les premiers accords l'auditeur à genoux.
"Gimme Danger" où Iggy se fait crooner mais un crooner décadent (There's nothing in my dreams / just some ugly memories), voit Williamson lacérer littéralement le morceau alors que les frères Asheton propose une assise rythmique carrée...
"Your Pretty Face Is Going To Hell" est un pur morceau de rock'n roll fifties joué tout en puissance, annonçant finalement les déflagrations de Motörhead...
Sur "Penetration" (où le mix d'Iggy laisse apparaitre quelques accords bienvenus de piano), l'Iguane propose des paroles d'une toxicité sans nom sur une ambiance malsaine au possible : Penetrate, Penetrate me, so fine, so fine, so fine / I get excited, I get excited, I'm alone, so fine, I'm alive /Every night in town, Every night in town, I'm going down, I'm going down, pulsating...
"Raw Power" et son martèlement de piano, l'un des cheval de bataille du groupe sur terre permet, s'il on peut dire, de se remettre un peu de nos émotions (Raw Power can destroy a man / Raw power is more than soul / Has got a son called rock and roll) tout comme "I need Somebody" plus psychédélique.
"Shake Appeal" à la rythmique tournoyante rappelle Fun House et semble être la réponse blanche au Sex Machine de James Brown.
L'album s'achève sur le bien nommé "Death Trip", six minutes d'averse de guitare qui finit de laisser l'auditeur exsangue...
Ce disque est une merveille comme les autres mais avec quelque chose à la fois de foncièrement différent : il s'agit sans doute du plus grand disque de rock jamais enregistré car le groupe a réussi à capter sur ces 8 pistes l'essence même du rock'n roll, dans ce qu'il a de plus beau, le pressant pour en faire ressortir tous les sucs, avec la même énergie et le même esprit de liberté qui étreignaient les pionniers du rock.
A sa sortie, et pour la première fois, la presse est unanime. Lester Bangs, qui a toujours défendu le groupe parlera même de "heavy metal, expression galvaudée qui aurait dû être créé pour cet album".
Honey we're going down in history chantait Iggy dans "Death Trip"... Las l'histoire finira par se répéter : tensions entre les membres, drogues et excès en tout genre auront raison une nouvelle fois des Stooges qui en 3 albums auront finalement à la fois tout créés et tout enterrés.
1976 : le groupe splitte une nouvelle fois... Pour Iggy une nouvelle carrière commence, faîte de gloire et de déchéance, un éternel Stooges en somme, mais c'est une autre histoire...

Il faudra attendre 2003 et l'album "Skull Ring" d'Iggy Pop pour voir les frères Asheton et Iggy rejouer ensemble. 2007 sera l'année de la reformation avec un album "Weiderness" digne à défaut d'être magnifique. Mais le plaisir est ailleurs car sur scène les Stooges sont toujours eux mêmes, d'éternels voyous, nos losers magnifiques, et on les aime pour ça !

(Mr Rock)

mercredi 1 octobre 2008

Oldies But Goodies : The Stooges - Fun House (1970)

On avait laissé nos Stooges (ici) après un premier album qui n'a malheureusement pas eu en son temps le succès qu'il méritait. Elektra dépité par les ventes dérisoires décide que le prochain album devra avoir un côté plus "commercial". Pour ce faire on propose un producteur d'easy listening au groupe qui refuse... et se voit alors proposé Don Gallucci qui a notamment travaillé avec Traffic ou Hendrix. Le groupe accepte mais sans doute pas pour les raisons que l'on croît : Don Gallucci est l'auteur du "Louie Louie" des Kingsmen, morceau qu'Iggy adore (et reprendra tout au long de sa carrière, jusqu'à en livrer une version très personnelle sur American Caesar en 1993)... Toutefois ce bonhomme sur lequel Elektra compte pourtant, décide de transposer sur disque la puissance scénique que déploie le groupe à chacun de ses concerts !
Dans le même temps, le groupe s'est acquis une solide réputation de groupe de scène, et en a profité pour perfectionner leur jeu : techniquement (si le mot à un sens avec les Stooges) le groupe est meilleur qu'à la sortie de The Stooges.
Pour les Stooges, cet album est aussi l'occasion à leur tour de proposer une relecture rock du free jazz pour lequel ils se passionnent, John Coltrane en tête, mais aussi de la musique d'Afrique noire et d'Afrique du Nord que découvre Iggy Pop.
Le résultat est une incongruité dans l'histoire du rock : jamais un tel album n'a vu le jour et personne n'a jamais plus tenté un tel disque, à tel point que l'on a pu parler de free punk, étiquette stupide mais qui révèle le choc qu'a occasionné la sortie de ce Fun House.
Les trois premiers morceaux sont construits sur le même riff, le groupe alternant simplement les tempos, en accentuant à chaque piste la tension qui s'en dégage : "Down On The Street", "Loose" semblent écrits pour laisser place à un "TV Eye" d'anthologie... 3 versions d'un même morceau bâties comme sur le premier opus sur un riff martelé et une rythmique de plomb. Mais à la différence du premier album, le groupe pour le coup a réussi, à "ouvrir les portes de la perception" (cf : The Doors). On se sent emporté dans un tourbillon, un maelström sonore, le tout se terminant dans une transe quasi tribale... L'enchaînement des morceaux en apparaît presque évident.
La Face A se termine par un "Dirt" lourd au rythme pourtant très lent, s'étirant sur sept minutes, mais que l'on sent malsain, "Vicious" comme dirait Lou Reed, comme une descente aux enfers, ou plus sûrement comme les restes d'un mauvais trip...
La Face B compte 3 titres et s'ouvre par ce "1970" pont avec le "1969" du premier album auquel il renvoie : même déflagration sonore et pourtant si différent et tellement plus subtile.
A cela s'ajoute sur "1970", l'introduction d'un saxophoniste, Steven McKay (accessoirement dessinateur de comics) qui opère finalement (en jouant sur les trois titres de la face B), le rapprochement avec la transe du free jazz tant recherchée par le groupe. Ce saxophone qui transcende la fin de "1970", illumine de sa présence le morceau titre "Fun House", donnant l'impression que le groupe décolle, littéralement...
L'album s'achève sur une espèce de jam primal que tout fan de Nirvana devrait écouter l'éprouvant "L.A. Blues"...
Iggy sur ce disque est en grande forme, déclamant ses textes de façon très convaincante, presque théatrale, d'une certaine manière. Sur ceux-ci Iggy raconte sa vie, ses errements et ses tourments, avec une puissance de conviction qui impose le respect, transcendant la démarche adopté par Jim Morrison au sein des Doors. Ou comment l'élève surpasse le maître...
Avec ce disque les Stooges ont réussi un album tout à la fois majestueux, radical et unique... peut être l'un des plus grands disques de rock and roll jamais enregistré...
De plus chose incroyable, le groupe joue "live", les musiciens enregistrant et réenregistrant ensemble les morceaux jusqu'à obtenir LE son qu'ils souhaitaient (en témoigne les nombreuses pistes disponibles depuis 2000 de ces sessions d'enregistrement). Même Iggy Pop chante avec ses acolytes, là où la plupart des chanteurs se contenteraient d'enregistrer leurs voix à part...
Cela n'est pas pour rien dans l'ambiance unique qui se dégage du disque : l'auditeur à l'impression que les Stooges jouent dans son salon !
Un mot sur le titre de l'album, Fun House... Ce nom était celui donné par les Stooges à la maison dans laquelle ils vivaient tous en communauté... C'est dans cette Fun House que le sieur Iggy a reçu de Nico des cours sur le cunnilingus et s'est vu offrir un charmant souvenir d'ordre vénérien... Pour plus d'informations on vous recommandera chaudement (sic) la lecture de "Please Kill Me" monumental pavé de Legs McNeil et Gillian McCain consacré au punk-rock américain.

Comme pour le précédent, l'album sera au mieux ignoré au pire descendu par la presse dite spécialisée... Mais là n'est pas le plus grave... en effet comme leurs potes du MC5 les Stooges vont faire la connaissance de celle qui les détruira : l'héroine...
Shootés au dernier degré, à l'exception de Ron Asheton, les Stooges ne sont que l'ombre d'eux-mêmes accumulant concerts ratés, overdose, décès de Dave Alexander et accidents sordides...
Le groupe splitte et la séparation des Stooges est officiellement annoncée en juillet 1971...

Pourtant alors que rien ne semblait prédisposer le groupe à rejouer ensemble, Iggy va faire une rencontre qui va relancer sa carrière et celle des Stooges...

Mais c'est une autre histoire !

(Mr Rock)

dimanche 28 septembre 2008

Oldies But Goodies : The Stooges (1969)

The Stooges... Ce groupe formé à Ann Harbor, Michigan, en 1967 constitue peut être LE groupe rock "définitif". Aucun succès à la clef lors de la parution de leurs 3 premiers opus, et pourtant groupe culte ayant selon l'expression consacrée "déclencher un nouveau groupe avec chaque nouvel auditeur". Groupe ayant dépassé le carcan du garage rock, inventé avec 10 ans d'avance le punk , et incarné ce que le rock and roll a de mieux à offrir... tout en gardant une intégrité et une sincérité qui a fait tant défauts à d'autres "pionniers" du rock (Rolling Stones?).
La création des Stooges tient d'abord à une réunion de circonstances, d'évènements presque de destinées...
Tout d'abord, James Osterberg, devenu Iggy Stooge puis Iggy Pop, est le seul membre du groupe à connaître une certaine notoriété locale en tant que batteur des Iguanas puis des Prime Movers. C'est en accompagnant des bluesmen à Chicago que dans l'esprit d'Iggy commence "à germer le son des futurs Stooges", voulant selon son expression "jouer son propre blues, à l'image de Detroit [...], un son quasi industriel". En qualité de chanteur, la révélation viendra d'un concert des Doors où le jeune Iggy est estomaqué par la prestation de Jim Morrison. Il en retire l'idée que pour laisser une marque indélibile sur le public, il lui faut le marquer, le violenter...
A contrario, les trois autres membres des Stooges, les frères Asheton (Ron et Scott) et Dave Alexander sont d'authentiques voyous... Pour Ron et Dave, le choc c'est une escapade à Londres en plein Swinging London dont ils reviendront profondément marqués notamment pour Ron suite à un concert des Who...
C'est chez un disquaire où travaille Iggy que les larrons se rencontrent ... Forts de leurs expériences respectives ils décident de monter un groupe, qu'ils nommeront dans un premier temps Psychedelic Stooges (en hommage à la série télé Three Stooges) puis The Stooges ... l'histoire est en marche.
Au même moment, la soeur des frères Asheton fréquente un guitariste d'un groupe dont la côte commence à grimper à Détroit, Fred "Sonic" Smith du MC5... Les deux groupes finissent par sympathiser permettant aux Stooges de jouer sur les principales scènes de Detroit... où il déconcerte le public par des shows barrés, ultra violents, où Iggy, presque toujours à moitié nu, scande plus qu'il ne chante pendant que ses acolytes martyrisent leurs instruments...
Cette accointance avec le MC5, leur permet d'être signer en même temps qu'eux chez Elektra par un Danny Fields convaincu d'avoir déniché les deux groupes star de demain!
Avec un contrat pour trois disques en poche, les Stooges vont devoir se mettre au travail et transcrire sur disques, les promesses affichées sur scène...
Le résultat sera LE disque garage-punk ultime, The Stooges sorti en 1969. Pour ce dernier, Elektra confie la production à John Cale du Velvet Underground, ce qui vaudra quelques empoignades entre un John Cale adepte d'une puissance retenue et les Stooges voulant pousser le volume à des niveaux jamais atteints... Difficile de dire aujourd'hui qui l'a emporté...
Quoiqu'il en soit ce disque est un must, jamais auparavant on avait osé enregistré un tel manifeste surpassant en brutalité tout ce qui avait pu être enregistré auparavant. Les riffs, glaciaux, de Ron Asheton associés à une section rythmique puissante et monolithique (Scott à la batterie et Dave à la basse) sont bien plus subtils qu'ils n'y paraient au premier abord. Ron semble vouloir, conscient de ses propres lacunes, tirer avantage de ses défauts. Il modèle le son qui sort des amplis, donnant un côté tribal au son des Stooges. Le son de cet album donne l'impression d'une immense transe, renouant avec un rock libre, sauvage et rebelle.
Iggy donne au groupe des compositions hallucinées empreint d'un désoeuvrement et d'une mélancolie parfois morbide.
Sur "1969", l'Iguane chante "Well It's 1969 ok / all accross the USA / It's another year / for me and you / another year / with nothing to do", enterrant par la même l'imagerie sixties. Pour rappel, quand l'album sort on est en plein Woodstock!
Ces mauvaises vibrations, ce sentiment de rejet, les Stooges les déclinent au gré des 8 morceaux que compte l'album : "No Fun" (No fun to be alone / In love with nobody else), "Not Right" ("She Wants something alright / but I can't help / cause I'm not right) ou le décadent à souhait "I Wanna Be Your Dog" (So messed Up I want you here / In my room I want you here / Now we're gonna be face to face / And I'll lay right down in my favorite place) en sont quelques exemples.
Le groupe reste encore marqué par quelques réminiscences des Doors ("We Will Fall" ; "Ann") mais pour le reste propose, dans une société et une époque qui n'étaient définitivement pas prêtes, un brulôt punk-rock plus subversif que l'ensemble des disques qui sortiront en 1977...
Ce disque sera fusillé par la critique, Rolling Stone en tête... Elektra est désemparé devant cet ovni musical ne sachant plus très bien comment en assurer la promotion...
Conséquence : les ventes seront ridicules...
Pourtant cela a un avantage : afin de doper les ventes, Elektra fait tourner de façon incessante le groupe sur toute la côte Est. Résultat, le groupe se perfectionne, affine son jeu de scène et fait forte impression sur toutes celles et ceux qui les verront en concert, notamment sur toute la fameuse scène de New York qui explosera bien plus tard (Ramones, Suicide, Television...).
Il est d'ailleurs intéressant de constater que ce disque, maudit et hai de la critique (exception faîte d'un Lester Bangs qui les encense...) est devenu aujourd'hui... un classique!

Et ce n'est qu'un commencement...

(Mr Rock)

lundi 22 septembre 2008

Oldies But Goodies : Beach Boys - Today (1965)

Souvent quand on parle des Beach Boys, les gens retiennent l'image d'une pop enjouée sympathique représentée par "Good Vibrations" ou "Get Around" et connue sous le vocable de "surf music"...
C'est oublier que de 1961 à 1964 le groupe (les 3 Wilson - Brian, Carl et Dennis -, le cousin Mike Love et leur voisin Al Jardine) n'a aucun égal et que jusqu'en 1967 les Beatles eux-mêmes les considéraient comme leurs principaux rivaux... et modèles!
Rappelons que les Beatles écriront Revolver pour surpasser Today et que l'album Pet Sounds avait fait une telle impression sur Paul McCartney et John Lennon qu'ils s'en inspireront au moment d'écrire Sgt Peppers.
Pour les spécialistes, l'album Pet Sounds constitue une espèce de Saint Graal quasi intouchable. On est plus mesuré... Pour paraphraser Mr Pop, si Pet Sounds est historiquement indispensable à tout fan de pop, artistiquement, force est de reconnaître que certains morceaux ont assez mal passés l'épreuve du temps...

C'est avec cet album, Today, que le groupe approche le plus l'excellence, constituant plus que Pet Sounds, l'aboutissement de la première période des Beach Boys, un véritable tournant dans la production discographique des californiens (d'ailleurs les Ramones ne s'y étaient pas trompés en reprenant "Do You Wanna Dance" qui ouvre Today sur l'excellent Rocket To Russia).

Avec Mr Pop, le côté "joyeux" du groupe nous a toujours échappé. Au contraire, on perçoit chez les Beach Boys une mélancolie profonde dans leurs morceaux comme si la joie qu'il cherchait à communiquer par leurs morceaux étaient quelque peu forcée ou tout du moins ambivalente. Serait-ce les réminiscences d'une éducation par un père brutal aux méthodes quasi dictatoriales (Brian Wilson en souffrit durant toute sa jeunesse)? A moins que finalement cela ne corresponde assez bien aux interrogations de la jeunesse américaine entre joie de vivre et pulsions morbides (Cf James Dean)?

Les onze titres de Today synthétisent parfaitement le propos d'une pop bien plus mélancolique qu'il ne peut y paraître au premier abord. Il n'y a qu'à entendre les choeurs (une des marques de fabrique des Beach Boys) : là où certains groupes opteraient pour des choeurs allant crescendo marquant le point d'orgue des morceaux, chez les Beach Boys les vocaux commencent hauts perchés puis s'essoufflent progressivement jusqu'à souvent se terminer dans un murmure, dans un souffle...

Today en onze morceaux proposent une pop d'excellente facture marquant la fin de la "surf music" dans laquelle on a trop longtemps enfermé le groupe : jamais celui-ci n'avait aussi bien composé, chanté et joué ("Do You Wanna Dance" ; "Good To My Baby" ; "Dance Dance Dance").
Mais il marque aussi la transition vers Pet Sounds et Smile, c'est à dire une pop plus racée, avec un travail remarquable mené sur l'orchestration, toujours discrète mais d'une grande efficacité, qui fait toute la différence : le lyrisme de "When I Grow Up", le riff bienvenu et entêtant sur "Help Me, Rhonda", le désinvolte et poignant "Please Let Me Wonder", la partie de basse et de batterie sur "I'm So Young".
C'est à Brian Wilson enfin imposé comme le véritable directeur artistique du groupe que l'on doit cette évolution.
Sa patte est flagrante sur la deuxième face de l'album et où le groupe propose son lot de morceaux très calme, ballades où le groupe se lamente tranchant pour le coup avec l'image habituelle que véhicule le groupe : "Kiss Me Baby" ; "She Knows Me To Well" et surtout le splendide "In The Back Of My Mind" agrémenté de nombreux instruments en toile de fonds rappelant pour le coup le meilleur de Burt Bacharach.

Ce disque, le 8e des Beach Boys et l'un des trois sortis en 1965 (!) marquera un tournant dans l'histoire des Beach Boys mais aussi de la pop et fait écho à l'axe Rubber Soul/Revolver des Beatles. Ce disque a en plus eu un franc succès populaire (4e des charts...) ainsi que l'ensemble des singles qui en sont issus, ce qui a permis à Brian Wilson, de pouvoir s'imposer enfin pleinement et d'être reconnu comme l'un des plus grands musiciens des sixties.

Réussite commerciale et artistique : un grand disque en somme...

(Mr Rock)

dimanche 17 août 2008

Oldies But Goodies : Colin Blunstone - One Year (1971)

Une année. C'est ce qu'il a fallu à Colin Blunstone pour concevoir ce joyau de la musique pop anglaise. Flash-back : en 1968, les Zombies explosent, après avoir conçu leur chef-d'oeuvre, Odessey & Oracle. Blunstone, le chanteur du groupe, doit désormais travailler dans une compagnie d'assurances. Mais le succès tardif de "Time Of The Season", dernier single des Zombies, donne le feu sacré à Blunstone. Entouré de deux anciens membres du groupe, Rod Argent et Chris White, Blunstone se met à l'ouvrage en juillet 1970. Un an après sort l'album. One Year est un bijou, une pièce délicate, finement ciselée, une merveille d'artisanat musical. Près de quarante ans après sa sortie, la beauté de ce disque reste intacte, hors du temps. On envie ceux qui ne l'ont pas encore écouté : des heures d'un bonheur insoupçonné les attendent. Les arrangements de corde et les mélodies sont d'une classe et d'une élégance folle. "She Loves The Way They Love Her" ouvre l'album sur un rythme enjoué. Des guitares délurées et un piano frétillant propulsent le titre. Une fois les paillettes retombées, un autre disque se dessine. Les cordes vont alors habiller l'écrin où va se nicher l'inimitable voix voilée de Blunstone. Les pépites se ramassent à la pelle : "Misty Roses" commence sur un air de bossa nova, pour se muer en pièce pour quatuor à cordes, d'une beauté à couper le souffle. "Smokey Day" est un morceau rêvé, irréel : sur un tapis de harpe, de violon et de violoncelle, la voix de Blunstone se pose en douceur. On ne sait plus ce qu'on entend : pop ? musique de film ? Tout, ensuite, est du même acabit : "Though You Are Far Away" a la finesse d'une toile d'araignée tandis que "Let Me Come Closer To You" se voit délicatement ornée de cuivres...One Year est un disque précieux.

(Mr.Pop)

lundi 7 juillet 2008

Oldies but Goodies : My Bloody Valentine - Loveless (1991)

L'arlésienne du rock porte un nom : My Bloody Valentine ! Auteur de l'album mythique Loveless, le groupe d'origine revient enfin cette année après vingt ans d'absence ... En dehors de quelques collaborations, dont une avec Sophia Coppola pour la B.O. Du film Lost in Translation, et une participation à la production de Primal Scream, groupe-frère du label Creation, le leader du groupe camé / neurasthénique / en panne d'inspiration Kevin Shields (rayez la mention inutile, s'il y en a bien une ...) ne s'est jamais totalement remis de la conception de son album à la pochette rouge.
C'est l'occasion rêvée de redécouvrir ce classique absolu du rock indé, d'autant que le leader du groupe, Kevin Shields a annoncé comme seul nouveau projet pour My Bloody Valentine un album hommage au presque aussi mythique Pornography de Cure.
Loveless ne ressemble à rien de connu, et constitue pourtant le manifeste définitif de ce qu'on a appelé la noisy-pop. En effet, décidé à faire reculer le mur du son bien plus loin que ses contemporains Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine génère des sonorités totalement saturées, parfois carrément désaccordées, tout en parvenant à conserver des mélodies éthérées à la Cocteau Twins, grâce à la production de l'album qui laisse toute sa place aux vocaux féminins de Bilinda Butcher (c'est son arrivée dans le groupe ainsi que celle de la bassiste Debbi Googe qui définira l'orientation musicale finale du groupe).
« Only Shallow » donne le ton de l'album : un son lourd et lent portant la voix fragile de la chanteuse, égarée dans un océan électrique de guitares hargneuses. « Loomer » dévoile pour la première fois des guitares désaccordées envahissantes, laissant très peu d'espace sonore à la voix de Bilinda Butcher. Le troublant intermède « new-age » de 56 secondes « Touched » et le morceau suivant « To Here Knows When » renforcent l'impression d'analogie avec le milieu marin, sonnant comme le calme avant la tempête : le quatrième morceau a beau être lent et calme, il n'en est pas moins couvert de grésillements électriques et de ronronnements inquiétants, qui ne semblent être contenus que par une ligne mélodique réduite à une boucle de sample discrète, mais omniprésente ... « To Here Knows When » s'achève par une autre boucle répétitive seule, laissant penser que la mélodie, bien que binaire, l'a emporté sur le chaos.
Il n'en est évidemment rien, puisque le rugissement des guitares introduit l'un des meilleurs morceaux de l'album, le bien nommé « When you Sleep », totalement électrisé, où le chant du duo Butcher/Shields et le son perturbé des instruments légèrement désaccordés semblent le fruit d'un sommeil profond mais troublé. Guitares et sample se rejoignent à nouveau sur « I Only Said » , et les distorsions électriques se font plus présentes : cette fois, le disque est tout bonnement rayé (?), les voix sont plus difficilement audibles et la boucle mélodique du sample devient obsessionnelle. Le morceau finit de définir l'univers musical de My Bloody Valentine, et permet enfin à l'auditeur d'apprécier pleinement les cinq derniers morceaux de l'album.
« Come in Alone » impose ses guitares qui font enfin jeu égal avec la voix de Bilinda Blutcher : le rythme est toujours lent, mais le morceau dégage pourtant une sensation de puissance due à une assise rythmique au marteau-pilon générée à la fois par les guitares, la basse et les percussions. Le deuxième point culminant de l'album se nomme « Sometimes » : l'un des morceaux les plus sobres de Loveless (une voix, une guitare, un synthé) s'impose par sa seule mélodie, prouvant la capacité qu'a My Bloody Valentine de produire de surprenants résultats avec un minimum d'effets. « Blown a Wish » mise tout sur les choeurs féminins, les transformant en un entêtant chant des sirènes (toujours cette fichue analogie maritime ...) : de nouveau, cela permet à l'auditeur de se remettre de ses émotions ... ce qui laisse présager de nouveau une suite bien moins apaisée.
Les deux morceaux clôturant l'album font évoquent une sortie sur le dance-floor effectuée quelques minutes avant l'apocalypse. Le confus « What you want », au rythme nettement accéléré et aux sons électriques saturés et gracieux à la fois, fait monter l'album en puissance : une composition irrésistible, à la fois dansante et désespérée. Mais ce morceau génial ne fait que préparer le point d'orgue de Loveless, le démentiel « Soon » qui évoque le mieux ce climat d'urgence et d'hédonisme : une ligne rythmique implacable associant à nouveau batterie, basse et boucle synthé, régulièrement traversée par des guitares rageuses, achèvent de laisser pantois, halluciné par l'écoute d'un album qui ne ressemble à rien de connu.
Car c'est bien tout l'enjeu que constitue l'écoute de Loveless : non content d'être le premier groupe à allier de façon élégante le chaos sonique et la mélodie pop, My Bloody Valentine est parvenu à constituer un album remarquablement construit, alternant la glace et le feu, embarquant celui qui l'écoute dans un déluge de sensations opposées, et cependant parfaitement harmonieuses.
Loveless est donc plus qu'un album : c'est une expérience unique réservée aux seuls amateurs de sensations fortes, indispensable à quiconque veut prétendre avoir écouté une fois dans sa vie quelque chose de différent.
C'est peu dire que d'affirmer que My Bloody Valentine n'a pas d'héritiers directs (au mieux des groupes plus ou moins inspirés), ce qui rend d'autant plus nécessaire la découverte de cet objet unique dans une discothèque qu'est Loveless.
(Mr Indie)

Site myspace du groupe :
(http://www.myspace.com/mybloodyvalentine)

dimanche 6 juillet 2008

Oldies but Goodies : The Smiths - The Smiths (1984)

C'est presque trop évident. Tellement prévisible. Un classique pop ? Le premier Smiths, bien sûr. Sorti au début de l'année 1984, il reste toujours aussi crucial. Et il aujourd'hui clair que l'alliance entre Morrissey, au chant, et Johnny Marr, le guitariste, s'inscrit dans la meilleure tradition britannique.
Ces deux là sont de la même farine que Lennon/McCartney, Jagger/Richards, Bowie/Ronson. Le public ne s'y est pas trompé. L'album, d'entrée, a été propulsé n° 2 des charts anglais. Pas mal pour un disque publié par les Lilliputiens du label indépendant Rough Trade...
Groupe mental, The Smiths est le fantasme de Morrissey, qui rêve de voir Oscar Wilde écrire les chansons des New York Dolls. Etrange Morrissey : ce natif de Manchester, coureur à pieds, végétarien, vit en reclus, obsédé par James Dean et Jean Marais. Le jeune homme voit la pop comme un salut. Au journaliste qui lui demande ce qui lui serait arrivé sans les Smiths, Morrissey répond : « La détresse. Une misère désespérée. ». Par bonheur, il a rencontré Johnny Marr, suivi d'Andy Rourke (basse) et de Mike Joyce (batterie)...
The Smiths, l'album, est le mal aimé de la discographie du groupe. La faute en revient à une production lisse, plate et monotone, qui ne met jamais en lumière la guitare de Johnny Marr. Déçu, Morrissey jugera sévèrement l 'album. Malgré ces réserves, l'album reste exceptionnel. Dès « Reel Around The Fountain », le ton est donné. La guitare carillonnante rappelle le meilleur des Byrds, tandis que la voix de Morrissey, à la fois élégiaque et désabusée, se promène de vocalises en vocalises. La perte de l'innocence est résumée en trois lignes (« It's time the tale were told/Of how you took a child/And you make him old »). L'enfance fournit par ailleurs le thème des deux compositions majeures de l'album, les magnifiques « Suffer Little Children » et « The Hand That Rocks The Craddle ». Deux compositions répétitives, presque hypnotiques, où éclate le talent de Johnny Marr, deux chansons qui sont autant de somniloques. Evoquant des meutres d'enfants commis à Manchester dans les sixties, « Suffer Little Children » voit Morrissey lancer aux assassins la plus curieuse des malédictions : « You might sleep/But you will never dream ! ». Avec les autres titres, Morrissey aborde les désarrois et les confusions de l'adolescence. L'ambiguité sexuelle fait tout le sel de « This Charming Man », construite sur un rythme Tamla-Motown, ou de « What Difference Does It Make », au curieux riff de guitare. Les hésitations des timides sont croquées en quatre lignes, dans « Pretty Girls Make Graves » : « She wants it now/And she will not wait/But she's too rough/And I'm too delicate ». Crooner paradoxal, Morrissey chante, avec une sincérité confondante, les ratages, les ambiguités et les occasions perdues. Grand disque.
(Mr Pop)

Oldies but Goodies : Beck - Odelay (1994)

La réédition de l'album /Odelay /de Beck est l'occasion de se souvenir que l'américain n'a pas toujours été la rock-star scientologue un peu has-been que l'on croit connaître aujourd'hui : en 1994, année de l'enregistrement de l'album, Beck est adoubé en tant que héraut de l'indierock, cumulant à 24 ans les hommages, et cité par maints artistes, parfois bien plus aguerris que lui, comme une source d'inspiration avouée.
L'année 1994 est également celle de la mort de Kurt Cobain, faisant ainsi étrangement écho au premier succès du blanc Beck, « Looser », dans lequel ce dernier se moquait avec amusement de la posture prétendument suicidaire et dépressive communément associée à l 'indie-rock (voire au rock en géneral) à cette époque. Avec « Odelay », Beck va au bout de cette attitude « slacker », ironiquement je-m'enfoutiste, déterminé à bousculer les conventions du rock et à s'amuser de façon géniale avec à peu près tout ce qui lui passe sous la main : banjo, synthé, sampler, blues, folk, funk, hip-hop, tout passe dans la joyeuse moulinette de l'artiste qui fait subir les pires outrages à ses mélodies en prenant, paradoxalement, bien soins de ne pas les abimer (par la grâce de la production savante et impeccable de ses copains les Dust Brothers) ...
Cette science surréaliste du découpage et du collage, à l'image de la pochette de l'album, héritée probablement du grand-père artiste avant-gardiste de Beck, génère des morceaux qui soufflent délicieusement le chaud et le froid. L'obsédant « Devil's Haircut » s'impose par une rythmique musclée au son d'un riff de western-spaghetti classieux et « Hotwax » allie blues traditionnel et scansion hip-hop avec une habilité bluffante. Le jerk de « The New Pollution » dynamite le funk et s'achève par un sample de saxophone crépusculaire, tandis que « Jack-Ass » est une ballade folk comme Beck Hansen n'a pas réussi à en faire depuis, toute en délicatesse, à peine écornée par des cris animaliers dignes d'un Beck qui ne peut pas s'empêcher de faire l'âne . « Minus » est un morceau parvenant à allier les odeurs de bière keupon (rappelons que Beck's est aussi une marque de bière américaine) avec un style digne de Joe Strummer, et l'album se clôt plus classiquement (comme dans l'album Mellow Gold) par la douce ballade « Ramshackle », bercée par une guitare slide enjôleuse invitant l'auditeur à se remettre de ses émotions.
Il est évidemment impossible de retranscrire avec exactitude toute la richesse qui explose littéralement aux oreilles tout au long des quatorze morceaux de « Odelay », mais ce dernier s'impose définitivement comme un classique, tant il a influencé une tripotée d'artistes, de John Spencer à Badly Drawn Boy, en passant par les producteurs The Neptunes. Cependant, aucun d'eux n'est parvenu à recréer la pierre philosophale mélodique que constitue « Odelay ». Beck lui-même n'y est pas parvenu, ce qui l'a incité à concevoir des albums dédiés chacuns à des styles déterminés (tels le funky « Midnight Vultures » ou le gainsbourgien « Sea Change ») qui ne connaitront pas le succès de cet album mutant et indétrônable de sa discographie.
(Mr Indie)

http://www.myspace.com/beck

vendredi 4 juillet 2008

OLDIES BUT GOODIES - Lou Reed - Transformer (1972)


1971 : lessivé par quatre albums du Velvet, et autant d'échecs, Reed retourne habiter chez ses parents. Ceux-là mêmes qui permirent à un psychiatre d'infliger à leur fils des séances d'électrochoc pour le guérir de ses « tendances homosexuelles »...
1972 : Lou Reed livre à RCA « Transformer ». L'album recèle « Walk OnThe
Wild Side », le seul succès de son auteur. Les « tendance » ont du bon : « Walk On The Wild Side », avec ses portraits de travestis, atteindra la 16ème place des charts pop, en 1973.
Les artisans de cette métamorphose sont, en toute simplicité, David Bowie et Mick Ronson. Bowie, en pleine phase Ziggy, est l'icône pop de l'heure. Pas chien, il propose à RCA de produire l'album d'une ses idoles, Lou Reed. Marché conclu. Pour mettre toute les chances de son coté, Ziggy amène à New York la plus vicieuses des araignées : Mick Ronson. Guitariste, arrangeur, pianiste, l'homme participe aussi aux vocaux, à l'enregistrement et au mixage...Rien n'est laissé au hasard : tout en rigueur, Bowie se montre sobre et clean lors de l'enregistrement de l'album. Pas vraiment le cas du new yorkais. Selon Ken Scott, l'ingénieur du son, lorsque Reed arrivait en studio, « on voyait tout de suite qu'il était complètement parti, et qu'il serait comme ça pendant toute la session. Une fois qu'il avait compris ce dont on parlait, il pouvait quand même faire ce qu'on lui demandait. Seulement ce n'était pas facile de lui faire comprendre»...
Qu' à cela ne tienne ! Si l'album s'intitule « Transformer », c'est bien Lou Reed qui est revu, revisité, transformé. Loin des expérimentation du Velvet Underground, Bowie et Ronson façonnent un délicieux écrin pop. Qu'on en juge. « Vicious » met d'entrée l'auditeur dans sa poche, avec sa basse joufflue et ses guitares acides. « Andy's Chest », où se mêlent le phrasé erratique et intoxiqué de Lou Reed et les choeurs naïfs (« swoop swoop » !) a la saveur d'un bonbon au poivre. Vient le premier sommet de l'album, cet inusable « Perfect Day ». Ecoutes après écoutes, le morceau reste toujours aussi poignant. Boire de la sangria dans un parc, traîner au zoo, finir au ciné : la dérive new yorkaise de « Perfect Day » est un modèle de débine...Histoire de se requinquer, déboule alors « Hangin' Round », pépite glam aux guitares cintrées, sur fond de piano à la Jerry Lee Lewis. Merveille des merveilles, « Walk On The Wild Side » reste le plus étrange des tubes. D'une voix détachée, Reed croque quelques portraits de travestis. Le trait est acéré, mais jamais cruel, et les Holly, Candy,Jackie qui peuplent le morceau deviennent alors étrangement familiers...Le tout est servi sur un fond sonore des plus curieux : une contrebasse doublée d'une basse forment l'essentiel de l'instrumentation, des pinceaux effleurent la batterie, cordes et choeurs enrichissent la sauce...jusqu'au solo de saxophone final, incongru, et pourtant essentiel. Sur « Make Up », Lou Reed prend quelques accents à Jim Morrison. On pense aussi à l'éloge du maquillage fait par Baudelaire...S'ouvrant sur la voix désabusée et sarcastique de Reed, pour aboutir à un final tout en volutes de choeurs enjoués, « Satellite Of Love » est, elle aussi, un must. La mineure « Wagon Wheel » (pourtant écrite par Bowie...) mène à la délicieuse futilité de « New York Telephone Conversation ». Les guitares se débrident enfin, le temps d'un « I'm So Free » presque optimiste. Il est alors tant de tirer sa révérence, et de chanter « Goodnight Ladies ». Les travestis rhabillés, c'est un Lou Reed décavé qui se retrouve bien seul : « Ah, anyway my tv dinner's almost done.It's a lonely saturday night. ». L'album se clôt sur cette touche mélancolique... Une mélancolie bien paradoxale, pourtant. En effet, cet album farci d'histoires de déglingue, de prostituées, de dope, de solitude procure, toujours, un curieux sentiment, mélange de tristesse, de douceur et de consolation. Le disque idéal pour un dimanche matin pluvieux...
(Mr Pop)

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Maintenant j'imagine qu'une question, essentielle voire existentielle, vous taraude : Who The Fuck Are They ? Laissez moi vous conter une histoire...
Il était une fois trois amis quelque peu "désoeuvrés", fans de musique, déçus de la presse musicale et qui un jour se sont dit : pourquoi pas nous? Puisque l'on ne trouve pas ce que l'on cherche dans la presse pourquoi ne pas animer nous même notre blog musical? Ainsi avec nos défauts mais aussi notre enthousiasme, ce blog a vu le jour. Votre serviteur qui chaque mois dépense plus en disques qu'en nourriture et mes acolytes qui à l'occasion viennent contrebalancer mes penchants pour le rock saignant... Mr Pop, nutritionniste qui défend l'idée que l'apport journalier d'une pop racée et sucrée peut lutter efficacement contre le diabète et réduire l'apparition des caries. Et Mr Indie, psychiatre, convaincu des vertus du bruit blanc pour lutter contre la schizophrénie, méthode testée sur lui même avec succès... Désireux de s'ouvrir sur le monde et pour faire face aux productions de plus en plus épisodiques de Mr Pop et Mr Indie, l'équipe a été rejointe par d'autres intermittents du spectacle : - le délicieux Mr Cocktail qui passe des heures sur internet, entre deux siestes, à traquer de quoi alimenter ses billets d'humour, - Mr Bof autre cerveau malade, amoureux du cinéma bis et qui nous fait partager sa passion pour les musiques de films, - John The Revelator, historique lecteur du blog, qui est passé temporairement de l'autre côté et qui doit depuis lutter contre sa timidité maladive pour offrir de nouveaux articles... Frank