mardi 20 janvier 2009

Chronique : Black Diamond Heavies - Every Damn Time (2007) & A Touch Of Someone Else's Class (2008)

En ce moment on se fait une cure Alive Records, après les Buffalo Killers let me introduce you The Black Diamond Heavies !
Venus de Nashville les Black Diamond Heavies sont un groupe assez singulier. Duo composé John Wesley Myers et Van Campbell le groupe se démarque par le choix d'une formule batterie/orgue, ce qui surprendra donc l'auditeur habitué aux riffs de guitares...
Autre point : la voix du chanteur... Plutôt que de mettre des stickers "le tabac tue" sur les paquets de cigarettes, une écoute d'un morceau du groupe vaut toute les campagnes anti-tabacs ! On a rarement entendu une voix aussi abîmée même chez Tom Waits.
Musicalement, les américains parlent de punk blues pour qualifier le style proposer là : du blues rock sale et joué avec le refus de toutes concessions.
Leur premier album sort en 2007 et s'intitule Every Damn Time.
D'entrée de jeu, le groupe met la barre très haute avec un "Fever In My Blood" endiablé où Vic Campbell en fait des tonnes à la batterie, le morceau met d'entrée à genoux, rappelant le côté vaudou que l'on peut retrouver sur certains titres cintrés de Screamin' Jay Hawkins. Dès la deuxième piste le groupe prend le contre-pied de l'auditeur avec un blues/gospel magique "All To Hell" réhaussé de trompettes discrètes. "Leave It In The Road" trace le sillon blues avant le brutal "Poor Brown Sugar" introduit par l'intermède "Let Me Coco" (sur lequel une basse fait son apparition). "Switched In Sin" interprété par n'importe quel groupe serait une ballade quelconque ; porté par la voix appuyé de Myers il démontre tout le talent du groupe notamment lorsque l'orgue se met à s'emballer.
Certains morceaux sont plus conventionnels mais les Black Diamond Heavies par leur formule arrive à tirer le meilleur de styles mille fois usités comme sur "White Bitch" boogie rock au phrasé répétitif, le blues-rock de "Signs" ou le jazzy "Might Be Right".
Traduisant l'esprit qui a guidé cet album, "Guess You Gone And Fucked It All Up" conclute cet album excellent par un titre presque incantatoire, le batteur déployant toute sa dextérité tout au long du morceau. Cet album enregistré en deux sessions, montre un groupe techniquement très bon, jouant live et c'est sans doute ce qui explique la qualité de ce disque où est capté l'essence même du groupe.
A peine un an après ce premier opus, les Black Diamond Heavies remettent le couvert avec A Touch Of Someone Else's Class. Cette fois ils sont produits par Dan Auerbach des Black Keys. La collaboration paraît évidente tant le groupe présente des similitudes avec le groupe d'Akron (Ohio).
De cette collaboration sort un album avec un son digne du groupe, avec plus d'ampleur. La formule est identique au premier album avec plus de diversités dans les sonorités. Ainsi après un "Nutbush City Limit" explosif (reprise de Tina Turner), le groupe se lance dans un groove infernal avec le quasi funky "Everythang Is Everything".
Des reprises le groupe en propose deux autres : "Oh Sinnerman" de Nina Simone finalement assez proche de l'original et "Take A Ride" de James T Model Ford (bluesman noir déjà cité comme une référence par Dan Auerbach).
Le groupe n'en oublie pas le boogie rock énervé comme sur "Numbers 22" ou "Make Some Time" mais alterne encore plus que sur Every Damn Time avec des morceaux plus calmes. Le groupe arrive même à en être délicat notamment sur le magnifique "Bidin' My Time"... Le groupe surprend par tant de délicatesse sans doute pour affirmer le contraste avec le blues rock tout en saturation de "Take A Ride" et "Solid Gold"!
"Smooth It Out" fleurant bon le garage sixties montre un groupe complètement décomplexé, ce que dénote aussi la montée progressive de l'intensité sur un "Loose Yourself". "Happy Hour" conclut l'album sur un boogie à l'ancienne, Dan Auerbach y tenant la guitare. Jouissif.
Avec ce deuxième album en deux ans, les Black Diamond Heavies s'impose comme LA référence en matière de blues-rock et ce d'autant que les Black Keys ont opté pour une voie plus lo-fi.
Contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, la formule batterie/orgue minimaliste n'empêche pas le groupe de surprendre et d'élargir son spectre musical et ce pour notre plus grand plaisir !

Mr.Rock

(http://www.myspace.com/blackdiamondheavies)


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